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Censurer les livres pour enfants ?
17 septembre, 2010, 21:32
Classé dans : 2-3 ans,3-5 ans,livres,Regard sur la societe

Très souvent, trop souvent, au beau milieu d’un livre pour enfant d’apparence anodine, je tombe nez à nez avec un dessin, une phrase, qui heurte ma sensibilité d’adulte. Parfois, c’est l’histoire entière qui me laisse un sentiment de malaise.
Cela me met même parfois hors de moi.
Bien sur, sur le moment, je me contiens et ne laisse rien paraître ; mais j’ai du mal à « lâcher l’affaire » véritablement, à « passer à autre chose » comme me le demande patiemment mon mari…

Mais qu’ont en tête certains auteurs jeunesse?
Ou alors suis-je moi même une réac-ringarde-décalée qui a besoin de sacrément dépoussiérer ses méninges?

Bon, quand c’est Juliette qui joue avec son chat, lui fait bouffer des corn flakes, le fait danser, lui cours après quand il se sauve, je lis chaque page, et j’explique à Pomme en quoi Juliette n’est pas gentille avec son chat (qu’elle a reçu à son anniversaire… sans commentaire) et pourquoi il faut respecter les animaux.
Quand c’est Petit Ours Brun qui donne une sacrée fessée à sa poupée en lui disant « Méchante Poupée » car elle refuse de manger sa soupe, je dis qu’il ne faut pas taper, et je tourne vite la page… Je range définitivement le livre hors de portée. L’image reste pourtant gravée en moi. Marquante.
Il m’arrive aussi de changer le texte plutôt que de le lire tel quel et j’ai pu constater que mon mari avait modifié des mots en mettant du blanc et en réécrivant : il ne supporte pas l’utilisation abusive du « j’adore » que l’on trouve absolument partout!

Ce qui me marque aussi beaucoup, c’est la vulgarité.
Déjà omniprésente dans les livres des plus grands (elle garantie même le succès de Titeuf), elle fait son apparition dans les ouvrages destinés aux plus petits. J’ai pu en faire le constat hier à la bibliothèque lorsque, en lisant un livre à Pomme, je suis tombée sur cette page :
16092010021.jpg
Recherche faite en rentrant sur ledit livre, il est conseillé par l’éducation nationale… Formidable. Il n’y a plus qu’à dire Amen, alors?
Sur la même page, un style « texto », lui aussi très utilisé… Désastreux.

Mais je crois qu’il n’y a plus de limite dans la littérature enfantine. Qu’on peut tout dire, tout écrire.
Je l’ai compris il y a bien longtemps, en lisant un livre issu de la bibliothèque de la classe à un élève de moyenne section de maternelle (4 ans).
nuagebleupage32.jpgnuagebleupage33.jpg
Le texte, plus violent encore que l’image, utilisait les termes « trucidaient », » égorgeaient », « exécutaient », etc.

Alors maintenant, chers lecteurs, laissez-moi un commentaire pour me le dire, que j’ai tort de m’inquiéter!
Pour me le dire, que j’en fais trop! Que je dois évoluer!
Rassurez-moi en me disant que tout va bien et que je n’ai pas besoin de préserver mes filles de tout ça…
S’il vous-plait !


27 commentaires
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  1. Callista

    Je comprends votre sentiment. Il est vrai que les livres il vaut mieux les lire avant de les présenter aux enfants (ce que vous faites probablement) et sélectionner ce qu’on souhaite leur présenter ou non. Pour le second livre dont vous montrez les images, il se trouve que je l’ai étudié en cours de littérature de jeunesse à l’IUFM. J’ai trouvé ce livre très intéressant car il permet d’expliquer les drames commis par les hommes et envers les hommes (et montre aussi la bêtise des hommes qui s’entre-tuent). De plus il permet de faire des liens avec certaines œuvres artistiques. Par contre, il faut faire attention aux sensibilités de chacun et prendre soin de le présenter à des enfants en âge de l’appréhender.
    Je ne pense pas qu’il soit bon de tout cacher aux enfants car notre monde est dur et parfois cruel donc il faut aussi les préparer. Quand je vois le nombre d’enfants qui jouent à la guerre, à faire semblant d’avoir des armes, ça m’effraie beaucoup mais je me dis qu’il vaut mieux qu’ils le vivent virtuellement et à travers les livres et que je prenne le temps de leur faire comprendre le respect des autres et l’importance de la discussion et des échanges plutôt que la violence.

  2. Sihaya

    Bonjour,

    je lis votre blog avec attention depuis quelques temps et y trouve beaucoup de sujets de réflexions et de pensées qui font parfois écho aux miennes.
    Je suis maman d’une demoiselle de 3 ans et d’un jeune monsieur de 11 mois. Mais je suis aussi libraire, et forcément votre message m’a interpellée. Juste envie de vous dire que oui, il y a de tout en littérature jeunesse, que Juliette et Petit ours brun sont loin d’en être les meilleurs représentants mais que non, il ne faut surtout pas censurer. Ces livres sont le reflet de la vie, sont pour certains de œuvres d’art et pour d’autres dignes de peu d’intérêt. Mais il me semble être essentiel de laisser les enfants libre aussi dans ce domaine d’expérimenter, de tester, de découvrir, d’appréhender différents univers, d’aborder des façons d’écrire et d’illustrer différentes… c’est ainsi qu’ils apprendront peu à peu à reconnaître ce qu’ils aiment et à se forger un sens critique. De plus, certaines images ou textes peuvent être choquants au regard de votre vécu mais peuvent aussi ouvrir une discussion sur des sujets certes difficiles mais qu’il est parfois nécessaire d’aborder. A nous parents de juger si l’enfant est prêt ou non pour une discussion sur la guerre ou la maltraitance, mais ne leur enlevons pas un livre des mains parce qu’il ne correspond pas à notre vision des choses ou notre sens artistique. Faites leur confiance !

    Je vous souhaite en tout cas plein de bonheur à la maison ( et à la bibliothèque ;-) ) avec Pomme.

  3. simplementmaman

    -Callista, oui en général, je lis les livres avant de les lire aux filles. Sauf à la bibliothèque où je les laisse feuilleter et m’apporter ceux qu’elles veulent que je lise à haute voix.
    Cependant, concernant celui dont j’ai mis l’extrait, je le trouve complètement inadapté à l’école maternelle!
    -Sihaya, libraire, quel régal! Bien que ce soit un métier bien difficile… Je suis complètement d’accord avec vous, mon but n’est pas de censurer, juste de… faire un tri préalable pour leur mettre entre les mains des livres adaptés à leur tranche d’âge, même s’ils ne me plaisent pas à moi…
    Quand je lis Juliette ou d’autres héros enfantins, je ne retrouve pas les émotions d’enfants mais plutôt des projections d’adultes, des interprétations souvent erronées de leurs sentiments… Les héros d’aujourd’hui ne sont plus les modèles de perfection qu’étaient les héros d’hier (parfaite petite Martine, qui a fait rêver plusieurs générations de petites filles!).
    Pour le moment, elle me semble bien petite. Mais par la suite, il est bien probable que je leur laisse la liberté de choix (sauf peut être pour Titeuf, qui n’entrera pas chez nous!).

    Merci pour vos commentaires. Il faut que j’arrive à prendre du recul. Pomme m’y aidera probablement en grandissant!

  4. Morjana

    Bonjour, je suis tout à fait d’accord avec vous. Mon fils n’a que deux ans et pourtant je fais déjà attention aux livres que je lui lit. Il ne faut pas croire que le livre est moins brutal qu’un film, l’imagination d’un enfant est immense. Comme une image, un mot peut -être mal interprété par un enfant.
    Et selon nos croyances et nos principes, on fait forcément le tri. J’ai ce même problème avec les « j’adore » :)

  5. de Saint germain

    La violence semble omniprésente. Éclatante à la télévision, elle prend des tournures plus sournoises dans nos relations mondaines où l’agressivité tend parfois à devenir la norme comportementale.
    Pourtant, il existe de très nombreuses micro-société (familiales, associatives, etc) dans lesquelles elle ne semble pas avoir prise. Bien sûr, elle n’est pas ignorée. On sait qu’elle existe. Mais elle ne tisse pas les relations quotidiennes. A quand des reportages sur ces micro-sociétés???
    Notre vision du monde est souvent façonnée par la puissance médiatique. Quel temps ou intérêt lui accordons-nous chaque jour? alors que ces précieuses minutes pourraient servir à construire, simplement là où nous sommes, un monde qui exprime le meilleur de l’homme.
    Qu’apprenons-nous de profond devant cet écran « captivant » qui puisse nous inciter à réveiller notre enthousiasme pour la vie, lorsque nous absorbons virtuellement des torrents d’hémoglobine?
    S’il suffisait de regarder à la télévision de tristes événements pour avoir automatiquement la soif de construire un autre monde, cela se saurait, cela se verrait….Mais tous les soirs, on revient au « 20 heures » pour s’abreuver des mêmes événements morbides qui n’embellissent pas le monde. Voir la violence, ne nous rend donc pas plus forts pour construire la Vie. Cela détruit souvent comme on peut le constater dans les sociétés dont c’est malheureusement la norme comportementale
    Or, si demain nous voulons contribuer à apaiser un peu ce monde, il importe d’offrir à nos enfants un environnement qui leur permette de développer une personnalité qui ne fléchira pas sous les assauts de l’agressivité parce qu’elle aura autant confiance en elle que dans la vie. L’homme construit autant son malheur que son bonheur… Les énergies que les enfants portent en eux deviennent maladives lorsqu’elles absorbent le poison de la violence. Mais, lorsqu’elles sont accompagnées par un environnement qui leur permet de les déployer sereinement, ces énergies contribuent petit à petit à construire le monde. Je suis toujours frappée de voir le déchainement dans les cours de récréation. Les enfants passent d’une position « universitaire » à une position de « petit barbare ». Comme quoi une certaine forme d’éducation universitaire n’est pas incompatible avec un certain raffinement barbare…. Les énergies « atomiques » que possèdent les enfants sont créatrices lorsque leur dynamique n’est pas court-circuitée par un environnement qui ne tient pas compte de leurs capacités physiques et psychiques. L’enfant est un être ultra-mobile. L’immobilisme le conduit inévitablement à des comportements agressifs et destructeurs si nous ne leur permettons pas un déploiement actif autant libre qu’ordonné.
    Tôt ou tard chacun est confronté à l’une ou l’autre des facettes que peut prendre la violence dans le monde. Mais, notre réceptivité ou notre indépendance vis-vis de ces comportements dépendra de l’état intérieur que notre personnalité aura conquis au fil des expériences. Avec une certaine maturité on peut certainement lire des récits violents sans en subir trop l’influence. Mais, jamais un livre « violent » ne viendra nous apprendre à vivre en paix, à construire la paix. Alors que peut vraiment gagner l’âme d’un enfant à apprivoiser, grâce aux livres, l’agressivité d’un monde adulte qui prend plaisir à se désintégrer?

  6. la petite ecole d'elina

    Nos passages à la bibliothèque me font penser à ta réaction… J’ai aussi des attentes par rapport à un livre pour enfant (de l’âge 0-3ans). Après je pense aux besoins de ma fille, quel est-il à son âge ?
    Pour moi ce n’est pas parce qu’un bouquin existe et que la bibliothécaire l’a placé dans le rayon 0-3ans que je vais m’y précipiter, on a nous aussi le droit d’exercer notre sens critique. C’est pareil, pour moi, pour la nourriture, il y a des tas de choses en supermarché ce n’est pas pour cela qu’on va remplir le chariot de cochonneries. Pour parler franc, je crois que beaucoup de parents font de la censure sur les livres plus ou moins consciemment, je ne vois pas de différence entre la censure et dire à son enfant de laisser tomber le bouquin qu’il va prendre pour lui dire « viens regarde un livre sur les princesses » ou « faire un tri préalable pour leur mettre entre les mains des livres adaptés à leur tranche d’âge » ou orienter un enfant vers un autre type de livre ne serait-ce qu’en achetant des livres pour garnir la bibliothèque familiale; dès qu’il y a choix du parent il y a censure car contrôle (pourquoi ce livre et pas un autre). C’est tout simplement un choix éducatif. Dans notre bibliothèque familiale, il y a des bouquins que j’ai choisis en fonction des intérêts d’Elina mais en bibliothèque c’est accès libre à tous les livres, elle va où ses pas la mènent et elle me pose des questions sur ce qu’elle voit ou ne comprend pas et c’est vrai que ça donne lieu à des discussions intéressantes.

  7. Stépahnei

    Désolée, mais je ne dirais pas que vous avez tort mais irais plutôt dans votre sens! Ma fille a reçu un petit ours brun cette semaine que j’ai déjà censuré. Dans Petit Ours Brun fait une bêtise, il découvre le crayon et le dessin sur plan vertical en dessinant sur les murs et la porte de la maison, la dernière phrase du livre est : « Maman Ours se fâche vraiment: -Alors ça, Petit ours brun c’est la fessée! »….

  8. zelie

    oulala que tu es courageuse ! je crois que tu fréquenteras de moins en moins la bibliotheque…..après,pour les lecteurs, les textes des livres sont épurés et remaniés, tu as du mal à trouver des textes intégraux, ce sont des adaptations. Je suis de plus en plus EMMAÛS pour trouver de bons livres. bon je manque totalement d’enthousiasme….a bientôt

  9. Gwenn

    Je partage votre avis et je sélectionne qd j’achète, j’oriente parfois à la bibliothèque et il est arrivé que je supprime des livres arrivés chez nous (cadeaux, dons…). Maintenant que ma fille a 3 ans, j’ai cependant vu mes critères de sélection à la baisse, notamment en terme de graphisme et de réalisme (en voyant le succès auprès de ma fille de certains livres que je n’aimais pas mais qui à l’usage, n’étaient pas perturbant non plus !). Par contre pour un tout-petit petit, je reste persuadée de l’importance du réalisme et d’un graphisme de qualité, en variant les styles de graphisme et en évitant une trop grande dérive du livre vers le jouet – OK pour un livre « à toucher » de temps en temps mais les tirettes, les livres en plastique pour le bain, les livres-doudous, les pop-up etc. ne doivent pas prendre la place de « livres à pages », il y a déjà tellement à découvrir selon le format, l’épaisseur des pages, les couleurs etc.). Actuellement, j’essaie de me focaliser sur ce qui me parait le plus important pour son âge : les valeurs (difficile à expliquer mais si qqch me choque dans une histoire, pour l’instant, j’évite), la grammaire, le vocabulaire (pas de mots inventés ou imprécis par rapport à l’image), un minimum de logique, un niveau de complexité qui puisse être appréhendé par le lecteur. Pour revenir sur les valeurs, oui, moi ça me choque de voir Petit Ours Brun peindre sur les murs, Mimi CraCra faire 1001 expériences sans jamais réparer les éventuels dégats qui ne sont de toute façon même pas évoqués, Juliette se disputer avec sa copine de façon primaire sans qu’il soit donné la moindre piste de résolution de disputes… Avant ça m’ennuyait aussi que des crocodiles, des petits lapins ou des créatures imaginées (style Tchoupi) se comportent comme des humains ou presque mais à partir de 2/3 ans, j’ai laissé passer (avec en parallèle des photos, des dessins réalistes d’animaux – mais bon, j’ai souvent des questions du type « maman, il est content le poulet quand il est dans le four ? Il a bien chaud ? Et est-ce que ça lui fait mal quand tu le coupe ? » et là, je me dis que de bien faire le distingo réél/imaginaire reste important !!!). Ce que j’aime, c’est quand nous trouvons un livre en rapport avec ce que ma fille peut vivre (la saison, une sortie piscine, une activité, une émotion…). Enfin, je trouve que s’il y a bien un travail de sélection à faire, il reste tout de même du choix et que le plus important, c’est d’avoir un moment d’échange autour du livre.

  10. simplementmaman

    Merci à toutes pour vos commentaires qui me conforte dans le fait qu’il est essentiel de faire attention. J’aime le parallèle avec la télévision où il est évident que nous sélectionnons les programmes!
    Gwenn, je suis tout à fait d’accord : il est essentiel de prendre le temps d’échanger autour du livre. J’en profite pour donner parfois mon avis, mon ressenti, quand je n’ai pas adhéré pleinement à l’histoire. Un moyen de ne pas censurer tout en transmettant des valeurs auxquelles on tient.

  11. le coucou

    Bonjour,
    je suis auteur de livres pour la jeunesse, mais à priori je ne me sentirais pas capable d’écrire pour des enfants aussi jeunes que semblent l’être ceux dont on parle ici (sans pour autant dire jamais: qui sait si un jour ne passera pas une inspiration pour de tout petits?). Je connais donc un peu mieux les ouvrages qui s’adressent à des lecteurs d’une dizaine d’années au moins. Il me semble toutefois que les questions que vous vous posez sont valables pour tous les âges. Il y a de bons livres et de moins bons, ou des mauvais, mais le critère de qualité ne passe pas nécessairement par ce qui vous choque. Les deux dernières illustrations que vous publiez me semblent par exemple intéressantes, et je regrette presque de ne pas connaître le texte qui les accompagne: tout dépend de lui pour interpréter leur violence évidente. Mais comme nous parlons de jeunes enfants, il est non moins évident que les parents doivent dans l’idéal savoir ce qu’ils donnent à lire à ceux-ci et ne pas rechigner à commenter la lecture, afin d’en replacer le contenu dans le contexte familial. Lorsqu’il est simplement question de raconter une histoire, le choix d’ouvrages existant est assez vaste pour se dispenser de dénaturer celle-ci… Censurer un livre est en tout cas une mauvaise démarche, mieux vaudrait dans ce cas censurer totalement en écartant le livre, plutôt que de l’amputer des idées qui ont nourri son auteur.

  12. simplementmaman

    Merci pour votre commentaire.
    En effet, à 10 ans ou à 2, les publics sont très différents et bien sûr, les mêmes livres ne seront pas perçus de la même manière. Et je suis d’accord, il y a de bons livres, et de mauvais. Je préfère en effet écarter complètement un livre que dénaturer les propos de l’auteur ; mais il m’arrive de découvrir en lisant le livre que celui-ci n’est pas adapté, notamment lors de sorties à la bibliothèque. Et pas question de ne plus y aller pour autant !

  13. V. Karle

    Madame,
    J’ai l’honneur de vous écrire cette lettre afin de vous manifester toute mon admiration et de vous adresser mes plus chaleureuses félicitations.
    Dans un texte publié le mois dernier sur votre blog et intitulé « Censurer les livres pour les enfants ? », vous lancez un appel à la cantonade virtuelle de la communauté des internautes mondiaux, un appel salutaire, d’utilité publique, urgente et internationale. Vous posez notamment cette question cruciale : « Mais qu’ont en tête certains auteurs jeunesse ? », et n’hésitez pas à clamer tout haut cette terrible vérité de notre époque : « Il n’y a plus de limites dans la littérature enfantine, on peut tout écrire, tout dire ».
    Pour rappel, vous pointez d’un doigt vengeur la vulgarité qui a fait « le succès de Titeuf » ; vous fustigez d’une plume acerbe l’emploi ordurier du mot « zizi » et le « désastreux style texto » de l’album d’Alan Mets Ma culotte ; vous vouez aux gémonies le Nuage bleu de Tomi Ungerer, qui ose dénoncer (en les dessinant !) des hommes en train de « se trucider », « s’égorger », « s’exécuter »…
    Madame, je partage votre traumatisme : elle est effectivement « marquante », cette image de « Petit Ours Brun qui donne une sacrée fessée à sa poupée ». Vous vous contentez de ranger « définitivement le livre hors de portée », mais êtes-vous sûre que vos enfants sont réellement hors de danger ?
    Sachez que j’ai entendu votre appel, et il me va droit au coeur. Je suis moi-même un simple papa, et j’ai le souci de protéger mes enfants de ces livres pour enfants « d’apparence anodine », comme vous le notez avec pertinence. Car sous ces couvertures colorées, derrière ces personnages souriants, se cachent autant de pièges mortels pour nos chères têtes blondes…
    Bien plus, n’écoutant que votre courage, vous emboîtez le pas de votre mari lorsqu’il corrige lui-même les textes litigieux, en montrant qu’il « avait modifier [sic] des mots en mettant du blanc et en réécrivant : il ne supporte pas l’utilisation abusive du  » j’adore » que l’on trouve absolument partout ».
    Madame, je ne saurais mieux dire : j’adore votre texte. Il m’enthousiasme et me rassure, il nous montre que la censure (au bon sens du terme, cela va sans dire !) a des beaux jours devant elle, comme le montrent certains commentaires de bons parents et loyaux sujets de votre blog (même si le dernier en date ose suggérer que « censurer un livre est une mauvaise démarche »..: c’est normal, c’est encore un de ces auteurs jeunesse !).
    Je vous ai comprise et je veux moi aussi participer à cette nouvelle croisade contre la dépravation des moeurs sur papier glacé. Dans le souci de protéger votre « sensibilité d’adulte », vos enfants, et plus largement tous les jeunes lecteurs sans défenses qui nous entourent, voici une première liste d’auteurs à éviter absolument. Vous notez ? Je commence.
    À tout saigneur tout honneur : Tomi Ungerer, dont la récente adaptation en dessins animées, Les trois brigands, figure déjà au Panthéon des films d’horreur les plus effroyables de tous les temps. Viennent ensuite Zep, Alan Mets, Anaïs Vaugelade, Léo Lionni, Michel Ocelot, Claude Ponti, Stéphanie Blake, Anthony Browne, Mario Ramos, Thierry Lenain, Olga Lecaye, Alain Serres, Pef, Sandra Poirot Cherif, Grégoire Solotareff, Maurice Sendak, Agnès de Lestrade, Quentin Blake, Nadja, Raymond Briggs, Sylvie Baussier… – pour ne citer que les plus malfaisants de nos auteurs jeunesse contemporains (vous complèterez aisément si j’en oublie…).
    Et je lance ici un appel solennel à l’intention des braves parents terrorisés par les livres de leurs enfants, qui n’osent pas se révolter mais n’en pensent pas moins. Vous aussi, dénoncez les auteurs, libraires, bibliothécaires et autres éditeurs fourbes qui corrompent notre innocente jeunesse, lui suggèrent que le monde est très méchant et la jettent entre les mains des gauchistes. Aidez-nous à les corriger avec les ciseaux du juste et le tube correcteur de la volonté divine. Que les Foudres de la jéhenne les engloutissent à l’instant où je vous parle ! Amen (comme on dit selon vous à l’éducation nationale).
    Il y a entre nous une telle proximité de pensée, à travers votre « regard sur la société » (modeste rubrique de votre site), que j’ai envie de vous faire une confidence : je suis également écrivain. Pour tout vous dire, les éditions Actes Sud junior ont commis l’étourdissante inconséquence de me considérer comme un auteur jeunesse, pour mon livre Un clandestin aux Paradis – que je vous recommande évidemment de ne surtout pas lire ! Il s’agit d’une sombre histoire de lycéen sans papier, lecteur de brochures pédagogiques douteuses et proférateur de termes impropres, mais rassurez-vous : il subit finalement la juste censure réservée à ses semblables, puisqu’il est expulsé hors de notre beau pays.
    Plus globalement je profite de ce courrier pour vous remercier de tenir ce blog, qui élargit le comptoir du Café du commerce aux dimensions (virtuelles certes mais ô combien étendues) d’un écran d’ordinateur qui ferait le tour de la terre, telle une immense tablée à laquelle viennent se nourrir et s’abreuver les plus fins esprits de notre temps.
    Bien.
    Je sens que ce registre vous agace. Je vais donc abréger vos souffrances, et vous rendre à la morne cohorte des bien pensants qui disent crotte et non merde et font faire popo à leurs enfants.
    Les mots « trucider, égorger, exécuter » vous choquent ? Dites-vous que ceux qui trucident, égorgent ou exécutent à tour de bras leur prochain ne les aiment pas non plus, et préfèrent que personne ne les utilise. Les auteurs, jeunesse ou non, le savent bien, eux qui, pour rêver un monde meilleur, ont besoin de le décrire tel qu’il est. Je le répète, je vous félicite : vous ignorez la différence entre Dire et Faire, entre parler de la mort et donner la mort. Quant à moi, je préfèrerai toujours l’auteur vulgaire au censeur propre sur lui.
    Pour finir, vous vous inquiétez de savoir si vous n’êtes pas « une réac-ringarde-décalée », et nous demandez de « laisser un commentaire pour me dire (…) que j’en fais trop, que je dois évoluer ! ». Madame, bravo pour votre lucidité : vous m’ôtez les mots de la bouche.
    Vous prétendez censurer la littérature ? Votre ambition me laisse pantois. Face à tant de hauteur d’esprit, et dans l’espoir de me hisser à votre niveau, je ne vois en définitive qu’une seule chose à vous répondre : je vous interdis de lire mes livres.
    Je vous prie de croire, Madame, à l’expression de ma plus sincère condescendance.
    Vincent Karle

  14. simplementmaman

    Cher Monsieur,

    Je suis honorée de votre visite sur le modeste blog de la simple mère au foyer que je suis.
    Et encore plus par le temps si précieux que vous avez consacré à l’écriture de ce commentaire.
    Aussi, dans ma grande mansuétude, et malgré mes nouvelles fonctions de censeur auto-proclamée, j’ai décidé de ne pas modérer ce commentaire. Ne me remerciez pas.
    J’irai même jusqu’à dire que je me suis régalée en lisant votre billet, tant votre style est plaisant (et le serait encore plus si vos phrases piquantes ne m’étaient pas adressées!).
    Mais il est bien légitime que vous réagissiez, puisque, auteur jeunesse, vous avez cru lire dans mes propos une attaque personnelle. Ne soyez donc pas si susceptible !
    Une chose est sure, cela donne envie de livre votre livre! Ah, crotte de bique, je n’ai pas le droit! Et en plus, je suis vulgaire. Désolée ! Cela n’arrivera plus…

    Voilà pour la forme.
    Sur le fond, que dire… Je comprends que vous soyez choqués que nous puissions faire attention à ce que nous apportons à nos chères têtes blondes qui portent encore des couches…
    Comme le suggèrent certains commentaires, le parallèle avec les films ou dessins animés vous parlera donc peut être plus (d’autant que votre œuvre n’étant pas encore adaptée au cinéma, vous vous sentirez peut être moins visé… ?)
    Laisseriez-vous votre enfant de 2 ans (faites preuve d’imagination si aucun de vos enfants n’a deux ans…) regarder… disons… Harry Potter ?
    Moi pas.
    Quand mes filles auront 10 ans, la question ne se posera pas de la même manière…
    Il en va de même de la littérature pour enfant : il me semble de mon devoir de parent (dans sa fonction d’éducateur) de m’assurer que ce qu’elles reçoivent est adapté à leur âge, à leur sensibilité, à leur niveau de compréhension, de les éduquer au sens du beau et au mépris de la vulgarité.
    Cela vous dépasse peut être. J’en suis désolée.

    Le terme « censurer », utilisé dans mon titre et volontairement choisi pour interpeller est évidemment une hyperbole.
    Mais votre réactivité à monter au créneau pour, en traduisant, exprimer un « Halte ! Censurons la censure ! Vous êtes une dangereuse maman !» m’a beaucoup surprise! Quelle importance qu’une personne sur terre (en l’occurence moi) n’aille pas dans votre sens? Quelle nécessité vous a poussé à m’écrire? Ou poussé d’autres personnes à diffuser, sans mon autorisation, l’ensemble de mes propos et les commentaires associés sur un autre blog que le mien?

    Ce que je vous propose, puisque notre dialogue n’apporterait rien de nouveau, c’est d’éviter de répondre à ce commentaire si vous y arrivez. Je ne vous l’interdis pas, hein ! La liberté d’expression est un bien trop précieux pour que je vous en prive !

    Cordialement,

    Simplement Maman

  15. agathon

    Madame,

    J’ai lu attentivement votre article ainsi que les réactions qu’il n’a pas manquées de susciter….dont certain m’ont fait bondir.

    Voyez-vous, nous vivons à une époque où on agite les peuples, et leurs peurs, afin de mieux les fragiliser pour s’en servir.

    Nos enfants n’échappent pas à ces méfaits du formatage. Le livre est le moyen visuel le plus sur pour fixer l’image. Quoi de plus normal pour ceux qui considèrent l’enfant comme un vecteur idéologique, que de s’en servir pour détruire le rapport éduquant éduqué, seul maintien, après sa disparition de l’école, de la transmission du savoir empirique.

    Leur but est de censurer les rattachements socioculturels de l’enfant afin de les cantonner à une culture reptilienne nivelée sur les besoins immédiats que cultive notre société : pipi, caca, bobo, puis du fait de la pauvreté du langage qui en est l’inévitable conséquence :La violence, le nom respect de l’autre, l’apologie de la destruction etc., etc. ,etc.

    Ce sont ces mêmes censeurs qui ayant prôné la disparition su rapport enseignant-enseigné, ne sont plus capables de se faire respecter dans leurs classes et font valoir leur droit de retrait, qui est en fait le constat de leur incapacité d’assumer les conséquences de leur anti-pédagogie.

    Ce sont ces mêmes censeurs qui,vous répondant par la suffisance de leur ironie douteuse, proposeront demain à la jeunesse sans identité culturelle, qu’ils auront formaté, le joint du réconfort.

    Cette culture scatophage du nivellement par le bas permettra n’en doutons pas d’adapter l’esprit de nos bambins à la mondialisation d’une culture sans couleur, sans odeur, sans saveur mais bien nauséabonde…qui se rapprochera de celle ou on brula des livres.

    Non ,Madame, je vous rassure, ce n’est pas chez vous que sont les censeurs, puisque depuis la nuit des temps, il y a eu transmission des cultures ; non, les censeurs sont ceux qui vous vilipendent tout en étalant le néant négatif de leur pédagogie révisionniste.

    Mais comment voulez vous que ces gens là fassent rêver vos enfants, puisqu’eux-mêmes ne rêvent plus depuis longtemps ?

  16. Fanny Robin

    Chère madame,

    comment contenir mon indignation en lisant votre article…
    Je suis bibliothécaire et auteure jeunesse et je vois donc des centaines de livres par jour.
    Vous effectuez de la véritable censure à l’égard de vos enfants pour les protéger dites vous ? Ne pensez vous pas que des mots tels que « zizi » et des gros mots sont déjà appris en premier lieu dans la cour de récréation de vos chers bambins ? Les livres existent pour accompagner les questionnements des enfants et aborder différents thèmes comme la sexualité, la violence, et aussi l’amour, la peine, …
    Je n’ose pas vous proposer de lire « Graines de bébé » de l’excellent Thierry Lenain qui aborde sans détour et avec une justesse et un humour la manière de faire des enfants.
    Préférez vous trouver des livres lisses sans âme qui ne sont là que pour édulcorer l’imagination de vos enfants ?
    Chaque jour, des parents nous demandent des livres sur des thèmes récurrents comme le deuil, les choses de la vie tout simplement et nous avons la chance d’être dans un pays avec un choix éditorial si important qu’il y a des livres qui abordent le sujet sans détour et d’autres qui mettent des petites fleurs autour et ainsi s’adaptent à ce que la personne veut faire de cet ouvrage.
    Je n’ai qu’un conseil à vous donner chère madame : arrêtez le blanco et écrivez vous même vos livres sans âme et politiquement correct pour vos enfants ainsi vous ne serez plus importunés par tous ces livres au langage grossier qui ne font que finalement parler de la vie et de ce monde qui nous entoure. Ou alors ouvrez les yeux parce que ce monde décrit dans les livres est le monde qui est autour de nous, rien de moins, rien de plus.

    Bonne continuation

  17. simplementmaman

    Chère Madame, (ou devrais-je dire Mademoiselle ?),

    Je vais prendre le temps, patiemment, de répondre à votre commentaire.
    Mais sachez que si vous êtes indignée, je suis lasse…

    Vous dites : « Ne pensez vous pas que des mots tels que “zizi” et des gros mots sont déjà appris en premier lieu dans la cour de récréation de vos chers bambins ? »

    Bien sur, avant d’écrire un commentaire, et puisque vous êtes intelligente, vous aurez pris la peine de faire le tour de mon blog et vous aurez vous-même constater que :
    -la cour de récréation n’ést pas encore d’actualité, puisque mes filles n’ont pas encore l’âge d’aller à l’école…
    -la cour de récréation ne sera pas d’actualité avant plusieurs années, notre projet étant l’instruction en famille…

    Bien sur, vous aurez compris également que ça n’était pas le mot « zizi » qui me posait problème dans l’exemple cité (ma grande sait ce qu’est un zizi, comme elle connait le mot pied ou main ; nous préférons ce terme à pén*is à son âge) mais l’idée sous-entendue par la phrase.
    Quant au fait que les gros mots sont appris dans les cours de récré, ou entre enfants, oui. Et ça n’est pas à moi de les transmettre à ma fille par le biais d’un livre que je lui lis. Les gros-mots en sont justement parce que les parents les réprouvent…

    « Les livres existent pour accompagner les questionnements des enfants et aborder différents thèmes comme la sexualité, la violence, et aussi l’amour, la peine, … »
    Au départ, l’objet du livre était bien différent.
    Mais en effet, il existe de nombreux livres permettant d’aborder ces thèmes de la vie. Et je ne me prive pas de ce support quand j’en ai besoin ! Actuellement dans les cartons, ma fille réclame sans cesse « Martine va déménager ». Mais le livre n’est pas le seul moyen d’aborder ces thèmes, et il m’arrive aussi de parler à ma fille simplement, de l’inviter à se questionner, d’avoir des échanges autour d’autres supports. Je ne cours pas à la bibliothèque dès que je dois aborder une problématique…

    « Je n’ose pas vous proposer de lire “Graines de bébé” de l’excellent Thierry Lenain qui aborde sans détour et avec une justesse et un humour la manière de faire des enfants. »
    Manière détournée de me conseiller un livre qui ne peut que me déranger… Vous serez étonnée d’apprendre que je connais ce livre. Et que :
    -votre proposition ne correspond pas à l’âge de mes filles…
    -ce livre me déplait… pour moi, la première chose à aborder quand il s’agit d’évoquer le comment on fait les bébés, c’est l’amour qui unit l’homme et la femme, le père et la mère. Le bébé est le fruit de cet amour. Ce livre est technique, cru, et manque de sentiments et de magie !
    Déçue que je ne crie pas « Horreur !!!!!!! ce livre devrait être interdit !!! » ? Désolée de faire preuve d’un peu d’ouverture d’esprit…
    Et puis, je vais vous faire un aveu : je sais comment on fait les bébés ! Et le jour où ma fille commencera à me questionner, j’ai la naïveté de croire que je pourrai répondre à ses questions…

    « Préférez vous trouver des livres lisses sans âme qui ne sont là que pour édulcorer l’imagination de vos enfants ? »
    J’avoue, je manque de charité, mais cette phrase m’a fait sourire !
    Pensez-vous qu’un livre ne contenant ni violence ni vulgarité soit lisse, sans âme et édulcore l’imagination ?
    Que penser alors des classiques de la littérature jeunesse? Les malheurs de Sophie ou la chèvre de Monsieur Seguin vous laissent de marbre ? Les contes de fées sont à jeter aux oubliettes ?
    Et même parmi les succès récents, les livres de Eric Carle, par exemple, seraient nocifs pour l’imaginaire des enfants ?
    Ne pensez-vous pas, puisque votre grande expérience vous permet d’avoir un peu de recul, qu’il y a du bon et du moins bon, du tri à faire ?

    « Je n’ai qu’un conseil à vous donner chère madame : arrêtez le blanco et écrivez vous même vos livres sans âme et politiquement correct pour vos enfants ainsi vous ne serez plus importunés par tous ces livres au langage grossier qui ne font que finalement parler de la vie et de ce monde qui nous entoure. Ou alors ouvrez les yeux parce que ce monde décrit dans les livres est le monde qui est autour de nous, rien de moins, rien de plus. »
    Et c’est là, présentement, que je réalise : je vis peut-être dans un monde différent du vôtre ? Tout s’explique !
    Ou alors, peut-être mon regard a-t-il évolué à travers la maternité ?
    Peut-être que je réalise que je souhaite pour mes enfants autre chose que la grossièreté et la violence ?
    Je vous remercie, quoi qu’il en soit, d’avoir pris le temps de me donner votre avis sur mon article…

  18. Fanny

    Bonjour,

    je viens de lire votre réponse. Peut être me trompe-je mais dans le ton de votre message j’ai l’impression que ce que vous avez retenu était le fait que je sois « jeune » (« votre grande expérience »).
    Non je n’ai pas pris le temps de lire votre blog, un article me suffit amplement.
    Non les contes et les classiques ne sont pas à jeter à la poubelle bien évidemment, ils inspirent d’ailleurs beaucoup d’auteurs encore aujourd’hui. Mais je parlais de la littérature contemporaine en disant cela.
    Dans le ton de votre message, je perçois réellement allez je vais être vulgaire « du foutage de gueule », j’ai eu la franchise de vous faire un commentaire en réellement ma véritable identité mais si c’est pour avoir ce genre de réponse … c’est dommage !
    Et que à partir du moment où on est jeune, peu d’expérience et en plus oh mon dieu sans enfant, on ne peut pas avoir le recul nécessaire pour se permettre une critique … vraiment je vais aller retourner dans mon bac à sable avec mon râteau et mes pelles !
    A travers le précédent message, je tenais juste à insister sur le fait qu’il est important qu’il y ai des livres plus classiques d’autres modernes qui osent un certain langage et un certain type d’illustrations pour satisfaire les goûts de chacun.
    Je vous laisse à vos lecture de « Martine », faites attention à ce qu’elle ne montre pas trop sa culotte quand même : http://www.liberation.fr/culture/0101504527-martine-50-ans-reculottee

    Je trouve ce débat très intéressant malgré le fait que je n’ai pas de progénitures …

  19. simplementmaman

    Il n’y avait rien derrière ce « votre grande expérience » ; je pense sincèrement que votre connaissance de la littérature jeunesse est plus grande que la mienne!
    Mais oui, dans mon message transparait mon agacement face aux nombreuses attaques reçues sans que visiblement, vous n’ayez cherché à comprendre mon point de vue, ni même à savoir de quelle tranche d’âge je parlais!
    Et comme vous dites, il en faut pour tous les goûts, et donc je pense avoir le droit de dire que tel ou tel livre ne me plait pas? Ou que je les trouve trop violents pour les tout petits?
    La suite ici : http://simplementmaman.unblog.fr/2010/10/18/a-tous-les-auteurs-jeunesse-qui-passent-par-ici/

  20. Alice

    Courage je comprends votre agacement je fais pareil avec mes enfants. Ils ont 3 et 6 ans et maintenant c’est le grand quui me dit parfois « Tu sais maman ce livre je ne veux pas le garder, on pourrait le donner » Mais je change souvent le texte pendant la lecture, Pour ce qui est de la violence en image à part mettre ces livres hors de portée je ne vois pas. Mais de toutes façons mes enfants refuse de lire un livre ou passe de la violence. Je crois qu’il faut leur faire confiance aussi.
    Alice

  21. did

    Bonjour Madame,
    j’ai trouvé votre blog via un message moqueur et méprisant qui circule sur Facebook à son sujet. Je suis illustrateur et auteur jeunesse… et je dois bien être le seul à partager votre avis. On se moque et on méprise tout ceux qui veulent encore avoir des limites, des repaires et de la morale dans notre pays qui érige la tolérance en valeur ultime. Souvent les auteurs jeunesse écrivent pour eux-mêmes et non pour les enfants, ce qui expliquerait le « Qu’ont-ils dans la tête ? » Souvent ils pensent qu’il est bon pour les enfants d’aborder tous les sujets et de toutes les manières. Souvent, ils ne connaissent rien à l’enfance. Du coup, beaucoup de propos ou de visuels deviennent adultes dans la littérature jeunesse. Soutenu par les éditeurs. Plus de limites. Et on se croit bienfaiteur et éclairé et intelligent et on méprise à tout va ceux qui veulent encore des cadres. La moquerie est bien minable et l’argumentation pauvre. Cela ne concerne pas seulement la littérature jeunesse mais toute la société. Pendant qu’elle se désagrège, il nous reste à faire des choix.
    Merci pour votre message.

  22. simplementmaman

    Did, voilà un message qui me réconforte! Je vous remercie d’avoir pris le temps de me livrer votre pensée et je me sens moins « folle »!
    Rassurez vous, vous n’êtes pas le seul, nous ne sommes pas les seuls, à partager cet avis! :)
    Je serais curieuse de savoir quel message accompagne sur facebook le lien vers mon blog! Peut être qu’à force de tourner, ce lien arrivera chez une personne de mon entourage qui m’en fera part! :D

  23. zen

    Bonjour et merci

    On a la société que l’on mérite: en ces temps d’écologie mania « un geste pour ma planète », je lancerai bien un slogan du type « un geste pour mon enfant: un environnement psycho-émotionnel sain!  »
    on ne peut pas tout avoir:
    - se plaindre de la violence et laisser la tv augmenter son degré d’agressivité imperceptiblement au fil des générations : par exemple on sait trés bien que le zapping d’image est une construction technique artificielle des professionnels de l’audiovisuel; observez bien les émissions, un plan d’image immobile ne dépasse jamais guère plus de une seconde et ensuite on zappe sur un autre angle de vue; cela donne l’illusion de mouvement et d’action; et pour conserver le spectateur il leur faut garder voir augmenter encore et encore ce rythme infernal et agressif de zapping d’image sous peine que le télé spectateur lui zappe de chaine: et voilà un serpent qui se mord la queue, créé de toute pièce. on crée un besoin en ayant volontairement « maltraité » le téléspectateur.

    - considérer que parce que c’est un livre, c’est forcément bon: un commentaire trés judicieux a souligné qu’à l’age de nos enfants 0-9 ans l’imagination est GRANDE et les mots peuvent vite devenir des « armes »

    - il est un livre, dont l’auteur m’échappe présentement, qui établit par statistiques un clair lien entre le degré de pauvreté, le manque de finesse et de précision du vocabulaire des jeunes enfants (grosso modo jusque pré-adolescent) et la violence que le jeune adulte va exprimer physiquement et verbalement justement à cause de la frustration qu’il ressentira de « ce manque » – sans compter que la finesse d’un vocabulaire aide le jeune adulte à structurer sa pensée et ne pas tomber dans le sentiment « d’exclusion verbale » puis d’exclusion tout court.

    - si on veut que nos jeunes enfants soient « solides » face au monde, ce n’est pas en les « confrontant directement à la violence du monde et surtout de manière gratuite » sous prétexte que cela existe; au contraire on crée l’effet inverse , car recevoir autant de violence (nous adulte nous nous en rendant meme plus compte) et bien l’enfant aura accumulé une charge négative qu’il ne sera ni gérer ni évacuer.
    je ne veux pas dire qu’il faut vivre sur une ile, mais simplement que confronter un jeune enfant gratuitement et à n’importe quel type de violence juste pour « qu’il s’entraine » est contreproductif.
    Voilà où en général on se trompe, en faisant ça, c’est comme si on lui demandait de monter sur un ring pour un round avec le champion du monde juste « pour voir comment ça fait »: cela ne lui apprend rien, le marque profondément physiquement et émotionnellement de manière négative et pour longtemps.

    - on a la société qu’on mérite:
    on ne peut pas se plaindre de la violence ambiante en tout genre, et ne pas se rendre compte du degré d’intérêts financier et du canal de manipulation que constituent tout moyen de communication tv, livre, film ….

    - seule l’espèce humaine à créer la « violence gratuite » – la nature en général n’utilise la violence qu’avec parcimonie uniquement pour réguler le cycle vie-mort

    -…. par contre nous avons notre libre arbitre
    Rien n’est inévitable: à nous de choisir le type de société où nos enfants vivront demain
    « changer le monde, un enfant après l’autre » dirait une personne que j’apprécie.

    Une maman en colère devant cette ineptie « la liberté à tout crin » et qui répond à cela
    « la liberté s’arrête là où commence la liberté de mon enfant de trouver son équilibre d’enfant et de futur adulte »

  24. Princesse Petit Pois

    J’ai attendu un peu que la reflexion fasse chemin en moi avant de venir en laisser une trace. Je ne suis pas pour la censure, il me semble que les mauvaise choses se censurent d’elles même, ainsi les « Juliette » de la bibliothèque enfantine de la maison sont les premiers livres dont mes filles ont choisi de se séparer, pour laisser place aux livres de grands. Oui les fessées et brimades, les « c’est bon pour toi », la piètre qualité de bien des livres pour enfants me laisse souvent perplexe, je te rejoins sur les « qu’ont ils dans la tête ». Pourtant, je préfère me servir de ces livres pour rebondir, comme je le fais avec le dessin animé de Tom Sawyer : oui hier comme aujourd’hui, des enfants sont frappés battus humiliés sous prétexte d’éducation, à la maison nous ne sommes pas d’accord et nous agissons autrement. Ici les grands ne tapent pas les petits, les petits ne tapent pas les grands, les grand ne se tapent pas entre eux et les petits ne se tapent pas entre eux. Règle de base qui encadre notre quotidien : il y a d’autres manières de faire. Les autres points de désacord, nous les discutons de la même manière : la maman de Caillou pense que c’est très bien de donner ce Tshirt devenu trop petit à un ours en peluche plutôt qu’à sa petite soeur, je ne suis pas d’accord, c’est sa solution pas la mienne. Je refuse de racheter les vêtements à ta soeur parce qu’il t’est difficile de renoncer aux tiens, on peut discuter de la manière de rendre ça plus facile pour toi, mais ces vêtements, ta soeur les portera…
    Maintenant, il y a une vigilance (et pour moi, c’est différent de la censure) à avoir par rapport à l’âge de l’enfant, aux valeurs et au vécu familial. J’aime beaucoup « Nuage Bleu », mais ça ne me viendrais même pas à l’idée de le donner à regarder à un enfant qui n’a même pas la possibilité de se raccrocher au texte pour trouver un sens à tout ça. Par contre, plus tard, c’est un excélent ouvrage pour aborder la profonde bétise du racisme. Pour les livres que mon raisonnement adulte trouve « bêtes », j’ai une politique qu’on peut qualifier d’hypocrite mais qui me conviens, je ne les censure pas (pour peu qu’ils soient adaptée à leurs ages, J’ai recemment bloqué sur Tintin au congo chez des amis ;-) ) elles peuvent les lire « ailleurs » (amis, bibliothéque), mais je ne les achète pas. Et je justifie mon choix en disant que je refuse de dépenser de l’argent dans des livres que JE trouve bêtes, alors qu’il y en a tant d’intéressants. Injuste? Sans doute, je n’achète pas de poupées B****e non plus, ce qui le les empêche pas d’en avoir quelques unes, offertes par d’autres pour un anniversaire ou un Noël.
    La censure, bien sur qu’à notre manière on en fait tous un peu, la mienne est sans doute plus masquée que la tienne, et ma manière d’aborder les livres en m’en servant de tremplin pour discuter de ce qui ne me conviens pas dans bien des pages ne peut pas convenir à tout le monde. Pour avoir eut mes lecture filtrées, non par mes parents mais par la bibliothécaire du village, la censure n’a pas eut grand effet sur l’enfant que j’étais(plus grande que les tiennes, certes) les discussions avec ma mère sur le pourquoi cette personne jugeait ces livres non adaptés à mon âge, bien plus. Et j’ai lu la case de l’oncle Tom, les Misérables, la bicyclette bleue et le journal d’Anne Franck l’année de mes 10 ans. Les ayant tous relus par la suite, je peux te dire que, pour moi, la plus efficace censure reste celle du lecteur, j’avais complètement gommé de tous ces livres et de bien d’autres ce qui à cette première lecture n’était pas adapté à ma sensibilité, à mon âge. Pour mieux sans doute l’apprécier plus tard.

  25. Sencha

    Je suis inquiet devant les nombreux messages qui se bornent à dire « il ne faut pas censurer » (parce que la censure, bouh, c’est vilain) ou « tôt ou tard ils y seront confrontés » et assez effaré par la violence des images du second livre. Tôt ou tard ? Et alors ? N’y a-t-il pas justement un temps pour tout ? Parle-t-on à un petit enfant comme un adulte ? Le punit-on de la même manière ? Lui sert-on les mêmes aliments, les mêmes boissons, lui colle-t-on une cigarette au bec ?
    Triste époque où sous prétexte que « c’est la réalité », on ne laisse plus les enfants être des enfants. Vite ! qu’ils soient de petits adultes ! Après tout, cela épargne tant de questions, tant de travail d’adaptation, tant d’efforts d’ajustement à l’autre, cet autre qui est notre enfant, à son âge, à son rythme. « L’enfance, mon Dieu que c’est embarrassant ! » Ces livres ne me donnent qu’une impression : qu’on piétine l’âge de la naïveté que donne la formation inachevée du jugement et du discernement, par dérobade, dédain ou refus de l’effort de le respecter, de l’accompagner, de le rejoindre là où il est. Oui, c’est un rejet de l’autre que je vois là.

  26. Carine

    Bonsoir,

    Je suis entièrement de votre avis et je me pose les mêmes questions pour mon petit garçon de 2 ans et demi!!!! Si vous avez des listes de livres pour enfants, je serais preneuse!!!
    Votre blog est une véritable source d’inspiration, j’essaie en effet de mettre en place qqs activités inspirées de la pédagogie Montessori à la maison.
    Bonne continuation

  27. canada goose expedition parka

    I’m an office workerHe is the happiest man alive.The whole world knows that.If he had not broken his tooth, he would not be in hospital now.He is ill in bed.There’ll be some sport reviews on TV.There’ll be some sport reviews on TV.What do you think? Here you are.Are your grandparents still living?



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